Misano, mon amour...

COCORICO HISTORIQUE SUR LE TOIT DU MONDE !  

On en a rêvé, Quarta l’a fait !
Le gamin surdoué  de 5 ans, à bloc sur la mini-moto, qui a ensuite terrorisé le CEV  ( Championnat de vitesse Espagnol ), qui écumait le paddock pour rencontrer ses héros du MotoGP, a réalisé son rêve.
Il entre dans l’histoire, depuis la création des GP en 1949, devenant le premier champion du monde tricolore dans la catégorie reine à 22 ans !

Petit Flashback sur l’itinéraire d’un enfant supersonique.  Il atomise le CEV pendant 2 saisons y gagnant le surnom d’ «  El Diablo » .  Annoncé comme un ouragan dévastateur en Moto 3, il va faire de belles courses mais va se blesser rapidement.  Deuxième saison en Moto 3, il intègre le team Léopard mais c’est l’année du passage de cette équipe de Honda à KTM avec beaucoup de difficultés pour faire marcher cette Katoche.

Sito Pons décide de le prendre au vu de ses coups d’éclat précédents,  sans qu’il confirme son potentiel. Année suivante,  intégration chez Speed-up et première victoire en GP.  Arrivée en Motogp l’année d’après, grosse surprise et coup de bol,  il hérite du guidon d’une Yam Petronas, un petit miracle et une opportunité unique qui s’offre à lui.  En tant que Rookie, grosse saison, ponctuée de duels dantesques avec Marquez.  Le gamin monte en puissance, prend de la consistance, de l’assurance… il termine 5ème au championnat.  

2020 : La genèse

Au guidon de la M1 de Vale, tout va pour le mieux dans le meilleur du monde, coup de théatre, le COVID vient ruiner le début de saison !  Malgré les difficultés engendrées par la pandémie, il gagne son premier GP à Jerez en Juillet 2020  et le deuxième la semaine suivante !  A cette époque, on est déjà euphoriques et comblés seulement avec ces 2 GP.  
Mais sa fin de saison catastrophique le fait pointer 8 ème au classement. Et puis 2021… le sacre, la consécration à Misano.

Impossible n’est pas Français !

Grille de départ : Quarta est 15 ème, Pecco en pole… il y a quelques semaines, il a atomisé la concurrence sur le circuit Marco Simoncelli … il va nous faire un récital en  alignant des tours en 1.32.00 , c’est mort pour le duel. Ciao Bambino !

Feu vert, Holeshot pour PECCO talonné par Miller et … MM93.  Gros baston entre les diables rouges, Miller perd l’avant au virage 15 .  Marquez prend Pecco en chasse et lui met une pression phénoménale. Derrière, les espoirs s’envolent pour Fabio qui perd 2 places, il est 17 ème.
Il va y croire jusqu’au bout et entamer une remontada diabolique, il pilote avec sang-froid et détermination.
Il sait que c’est LA balle de match de sa vie. Il va passer ZARKY, MARTIN, MARINI, MORBIDELLI.

Devant, le métronome Bagnaia aligne des tours de folie, freine de plus en plus fort, relâche les freins de plus en plus tard.  Mir et Petrucci s’accrochent et partent au tas. Jorge Martin sur la Ducati Pramac S’en colle une dans ce satané virage N° 15.  Fabio est dans le désert, il y a un vide inter-sidéral entre lui et Oliveira loin devant.  Oliveira t sa KTM se font piéger sans même qu’on s’en aperçoive. Il reste 5 tours, Pecco commet l’erreur qui lui coûte le titre, il chute quelques secondes après Oliveira au virage 15 ! Quarta est 3ème .  Les Honda REPSOL boys avec MM93 et Pol Espargaro sont en tête. C’est le retour des Honda avec un doublé et la reculade des Suzuki… quelle saison !

Fabio n’a plus qu’à passer la ligne d’arrivée, à ce stade il a 65 points d’avance, même s’il se fait déposséder du podium par Bastianini, ZARCO est 5ème,  la vie est belle !
Yam n’avait plus décroché de titre depuis Lorenzo en 2015…
Quarta ?  Artigiano della qualita … Et Voilà !

On déguste le tour d’honneur comme un millésime exceptionnel, c’est du pur bonheur.  Vale salue son public en standing ovation pour sa dernière course sur ses terres. Ecart d’ambiance abyssal entre El Diablo qui enflamme les tribunes au fond du circuit au son des méga-basses d’un DJ,  et le parc fermé où on converse entre Gentlemen Riders comme si de rien n’était… Je sais pas vous, mais moi je vais me passer ces images en boucle cet hiver, il peut faire grand froid, on est au chaud les gars .

Ce Quarta, c’est un battant qui déborde d’énergie, il excelle sur une MotoGP.  Il n’a pas d’ennemis dans le paddock, pas encore… A Misano, on attendait les diables rouges dévorer le podium,  mais cette année le Diable est en bleu….
…en bleu, blanc, rouge.

Totofsky

Quel regard éclairé sur la moto de haut niveau, voire de très haut niveau. Ta littérature de passionné gomme tout ce que les journalistes de bas étage rédigent chaque fois. Oui, tu nous fait partager ce que les connaisseurs attendent de revivre. A propos de journaleux qui nous expliquaient en 2020 que Fabio ne pouvait gagner que s'il était seul en piste. Misano nous a montré une fois de plus que le gamin avait de la tête et que même 17ème après quelques tours il était en mesure d'accrocher le podium, seule sa lucidité lui aura fait abandonner cette idée. Le choix était simple a priori, mais pour un gagneur, pas si sûr. Abandonner un podium pour un titre démontre sa sagesse.
Reste maintenant aux instances dirigeantes, non pas de se gargariser de ce titre, mais, d'ouvrir la porte d'un système capable de rééditer au fil des ans